Bien gérer l’interaction carbonate de calcium – coquille d’œuf

Date : Mai 17, 2022
Sujet(s) : Nutrition
Temps de lecture : 3'
Expert : Spécialiste nutrition

La coquille d’œuf est composée à 94% de calcite, soit 2.7 g de calcium pour un œuf de 60 g. Le calcium provient majoritairement du carbonate ajouté dans les aliments, sous différentes formes : poudre, particulaire, farines animales, coquilles marines… Le calcium peut également être mobilisé à partir de l’os médullaire, source interne importante mais qui peut rapidement s’épuiser si l’on n’apporte pas du calcium via l’aliment.

La qualité de la coquille est donc liée à la quantité de calcium ingérée par l’animal, mais pas seulement. Un apport en carbonate grossier (2-5 mm) est nécessaire afin de compléter l’apport carbonate poudre (< 0.2 mm) et ainsi permettre un apport continu en calcium au cours de la nuit.

Malgré une bonne gestion de la quantité ingérée et du rapport carbonate grossier/poudre, on observe dans certains cas des soucis de fragilité de coquille qui peuvent apparaitre sur des poules âgées, pourquoi ?

Un critère est trop souvent négligé, la solubilité du carbonate grossier ! Quand on achète un carbonate, on achète un taux de calcium et une taille de particule. C’est facile à contrôler en laboratoire et peu couteux. Mais qui se pose la question de la solubilité de ce carbonate ? Car entre 2 carrières, cette solubilité peut varier énormément. Elle est liée à la structure et la composition chimique, qui ne sont jamais strictement identiques.

Comment l’analyser ? Le principe est simple, le calcium particulaire est solubilisé dans le gésier de l’animal pour passer dans l’intestin sous forme d’une solution liquide durant la nuit. Il faut donc reproduire un gésier artificiel = T°C : 41°C, pH : 2 (via l’acide chlorhydrique), avec une légère agitation. Ensuite, à chaque intervalle de temps définit (30’, 1h, 2h…), il suffit de peser les particules de calcium non solubilisées (ou d’analyser le calcium de la solution aqueuse) pour obtenir une cinétique de solubilisation. La solubilité n’est jamais une seule analyse, c’est une cinétique !

Une fois la cinétique de solubilisation connue, vous devez ensuite et seulement ensuite ajuster : soit le taux de calcium, soit le rapport poudre/particulaire, soit la taille des particules de calcium, soit le management, afin d’atteindre une qualité de coquille optimale.

Par exemple ici le S1 : situation trop fréquemment rencontrée, durant 3 heures en fin de nuit, les poules n’auront que leur os médullaire pour finaliser une bonne coquille, tout le calcium étant déjà solubilisé (le gésier est vide). Il faut donc : soit augmenter la taille des particules de calcium pour retarder la solubilisation, soit ajouter un éclairage nocturne (lorsque la réglementation locale le permet) après 4h de nuit. L’objectif est de fournir à la poule suffisamment de calcium durant toute la période nocturne (souvent 8h) pour lui permettre de préserver son capital osseux le plus longtemps possible.

Sans mesure de la solubilité, on travaille en aveugle ! Elle permet en effet d’ajuster au mieux l’apport calcique pour optimiser la qualité de coquille et l’état du lot jusqu’à la
réforme.

Publié dans Afrique Agriculture– Mars-Avril 2019

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