La gestion du poids d’oeuf

Date : Nov 5, 2021
Sujet(s) : Conduite d'élevage | Nutrition
Temps de lecture : 4'
Expert : Spécialiste nutrition

Le poids d’œuf dépend de plusieurs paramètres. Il est notamment lié à la génétique. Par exemple, il peut varier de 1 à 1,5 g entre des souches NOVOGEN dites Classic et Light. Plusieurs autres facteurs peuvent fortement influer le poids d’œuf. Au-delà même de la génétique, il est ainsi possible de le faire varier de 1 à 5g par une adaptation de la conduite d’élevage et de la nutrition.

L’INFLUENCE DU POIDS CORPOREL

En fonction des demandes du marché et de la valorisation des œufs, il est important de définir le poids d’œuf souhaité avant l’entrée en ponte.

Le poids corporel des poulettes en début de ponte constitue le principal facteur influençant le poids de l’œuf. Lorsque les poules sont en production, les marges d’action sont beaucoup plus limitées. Un poids corporel plus élevé de la poulette à la maturité sexuelle engendre un poids d’œuf plus élevé, l’inverse est également vrai. Le programme et la stimulation lumineuse sont des outils efficaces pour gérer le poids corporel à l’entrée en ponte et ainsi, le poids des œufs. Il est recommandé de toujours ajuster la stimulation lumineuse en fonction du poids corporel et non en fonction de l’âge.

Il est ainsi reconnu que  +/- 100 g de poids corporel à la stimulation lumineuse  équivaut à +/- 0,7 à 1 g de poids d’œuf en production. De même, une semaine de délai, c’est-à-dire une stimulation lumineuse plus tardive, fait varier d’environ 1 g de poids d’œuf.

Le poids corporel à la maturité sexuelle ou l’âge à la maturité sexuelle sont deux moyens efficaces d’ajuster le poids de l’œuf en fonction de la demande du marché. Pour ces deux facteurs, il est absolument nécessaire d’adapter sa technique d’élevage en fonction du poids des poulettes et non de leur l’âge. Par conséquent, les poulettes doivent être pesées chaque semaine pendant toute la période d’élevage.

Gestion du poids d’œuf via la nutrition

Lorsque le lot est en production, le seul moyen d’ajuster le poids d’œuf est la nutrition. Cependant, les effets sur le poids d’œuf s’atténueront avec l’âge du troupeau. Nous avons effectué une méta-analyse sur la nutrition à partir de nombreuses publications scientifiques.

Les principaux critères permettant d’ajuster le poids d’œuf sont l’énergie et les huiles/graisses. 100 kcal d’énergies supplémentaires augmentent en moyenne le poids d’œuf de 0,85 % et  1 point supplémentaire de matière grasse (provenant de l’huile, et non de la matière grasse contenue dans les matières premières) l’augmente de 1,1 %. L’ajout d’huile semble donc être plus efficace, et moins risqué que de l’énergie. Un excès d’énergie dans l’alimentation peut induire des poules trop grasses. La situation idéale est donc de fournir au moins 1% d’huile supplémentaire mais avec le même niveau énergétique.

Les protéines et les acides aminés (A.A.) ont également des effets sur le poids d’œuf. D’après cette méta-analyse, un point supplémentaire de protéine accroît le poids d’œuf de 1,65 %. De même, 0,01 % supplémentaire de méthionine ou lysine équivaut à une augmentation du poids d’œuf de respectivement 0,5 % et 0,4%. Les protéines semblent avoir un fort impact, mais c’est peut-être dû à des régimes alimentaires utilisés dans les études à faible ou très faible teneur en protéines (impact moindre au niveau moyen d’utilisation rencontré sur le terrain). En ce qui concerne les A.A., la méthionine est un critère important à gérer pour contrôler le poids d’œuf. Nous recommandons l’utilisation d’une fourchette pour le ratio méthionine/lysine afin d’atteindre les objectifs de poids d’œuf.

Pour l’obtention de gros œufs, il est par exemple possible d’utiliser un ratio élevé (≥ 58 %).  Pour de petits œufs, un ratio plus faible (≤ 46 %) peut être suffisant.

Le poids d’œuf augmente naturellement avec l’âge du troupeau. La plupart des éleveurs souhaitent éviter d’avoir de trop gros œufs en fin de cycle. Ce critère est intégré dans le programme R&D NOVOGEN afin de maintenir le poids d’œuf aussi stable que possible, notamment en fin de cycle. La nutrition peut également contribuer à le stabiliser. Il est recommandé d’investir en début de ponte pour atteindre un pic de ponte élevé et une rapide augmentation du poids d’œuf. Ensuite, il est possible de commencer à optimiser l’alimentation. L’objectif est de diminuer les apports énergétiques, protéiques et en A.A. (surtout la méthionine) pour éviter d’obtenir des œufs de trop gros calibres. Attention cependant car la lysine et la méthionine interviennent également dans le pourcentage de ponte. Il est donc nécessaire de maintenir un niveau minimum pour ne pas affecter la production d’œuf. La nutrition est toujours un compromis entre le coût de l’alimentation et les performances de ponte. Il est important d’échanger régulièrement avec son nutritionniste, l’équipe technique NOVOGEN est également disponible.

Pour conclure

Il est donc possible d’adapter le poids d’œufs en fonction de son marché. Le plus efficace est de contrôler le poids des poulettes à l’entrée en ponte. Les effets de la nutrition s’atténueront ensuite avec l’âge du troupeau. D’un point de vue économique, il est toujours plus intéressant d’investir sur la poulette (moins d’ingéré et plus d’efficacité) que sur des poules adultes (marge de manœuvre plus limitée).

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